Ebola : le revenu des prostituées guinéennes revu à la baisse

21/10/2014

Ebola : le revenu des prostituées guinéennes revu à la baisse

photo crédit(google)
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La persistance de l’épidémie hémorragique à virus Ebola dans la capitale guinéenne continue de produire les conséquences sur les activités socioéconomiques et politiques. Parmi elles, la prostitution qui est d’ailleurs le plus vieux et dernier métier n’est pas de tout épargnée. De nos jours, le revenu des prostitués est revu à la baisse compte tenu de la précarité de la vie et la misère chronique qui plane sur la population.

La prostitution, le plus vieux métier de la planète perdure dans la capitale guinéenne. Pour subvenir aux besoins vitaux, les quelques jeunes filles dont la tranche d’âge varie entre 15, 18, 20 ans se livrent à cette pratique.

Tard la nuit à Conakry, il n’est pas étonnant de rencontrer ces filles et dames habillées en sexy à la recherche des clients. Du plein-air de l’aéroport international de Conakry Gbéssia, en passant à la route qui remonte vers Bambéto jusqu’à Cosa dans la commune de Ratoma, elles s’y trouvent en toutes les modes. Faisant semblant d’attendre les taxis, elles ne ratent pas d’occasion pour tomber sur leur proie. Les plus grands lieux reconnus pour cette pratiques sont notamment, Kaloum, cité chemin de fer dans les abords du ministère de la Jeunesse et des Sports ; à Taouyah, reconnu sous le nom de ‘’Transit’’ ; à Kipé vers le carrefour du centre émetteur et Bambéto’’, à Matoto derrière la cité Rusal et tant d’autres lieux qui ne sauraient être cités là.
Vendre le corps pour l’argent ?
Si la majeure partie de ces prostituées sont dans ce métier pour avoir de l’argent, certaines par contre le pratiquent pour un simple plaisir sexuel. A ce niveau, le pourcentage de celles-ci est très minime par rapport à celles qui en tirent un profit matériel.
Entre 25000GNF, 40.000GNF et 50.000GNF par éjaculation, ces montants se fixent en fonction du milieu, la qualité et le temps mis. Le préservatif est exigé par la plus part des prostituées. Et si le client renonce à son utilisation, le prix varie et cela en toute conséquence.
Lors d’une promenade nocturne, me voilà au carrefour de ‘’Transit’’ à Taouyah dans la commune de Ratoma à 22heures. C’est une jeune fille qui vint à ma rencontre et engagea aussi la conversation.’’ Bonsoir joli garçon et veux tu blaguer un peu avec moi ? Ce n’est pas si cher comme tu penses, juste 40.000GNFpour un seul coup’’. Pendant que je cherchais à négocier pour la nuit, vint un autre groupe qui case le prix de la première. Pour chacune d’elle, 20.000 à 25000 GNF. Une chaude discussion s’engage et j’ai profité de la situation pour s’éclipser. A 2heures du matin, me voilà au carrefour dans un bar à trois salons reconnu sous le nom de ‘’Le bar Nzérékoré’’ situé au carrefour de l’ex ‘’Hôtel Gbéssia’’ sur la transversale Aéroport et Bambéto. Là, deux chambres de passage sont disponibles et les clients font la ligne d’attente. Car il ya plus de clients que de chambre. Ici, le prix est revu à la baise suite à la précarité de la vie et la rareté des clients. 15000 à 20000 suffisent largement pour éjaculer. Je viens de trouver une jeune fille avec qui le prix est arrêté, mais le temps mis par les premiers clients dans la chambre a fait que j’ai trouvé un alibi pour disparaître, en faisant croire que je n’ai pas de temps à perdre.
03 heures du matin, je suis à l’aéroport où la situation est aussi rocambolesque. C’est une femme d’une trentaine qui vint prendre place au près de moi où je prenais un jus. ‘’Salut, es tu seul’’ ? Es tu prêt à se réchauffer ? me lance-t-elle. J’engage alors la discussion qui semble passablement articuler la langue de Molière. Mère de 3 enfants, elle est obligée de se plier à cette pratique pour payer les frais d’études de ses enfants. Selon elle, aucune personne ressource ne vienne en aide. Tout de même, elle reconnaît la gravité de ce qu’elle fait et le risque auquel elle s’expose.
Ebola ruine-t-elle les prostituées ?
Avant l’annonce d’Ebola, mon revenu nocturne avoisinait 250.000 à 300.000GNF, mais avec la précarité de la vie et la persistance de la maladie, difficilement que je rentre avec 100.000GNF. Tout le monde a perd et les clients viennent rarement, nous sommes obligées de caser le prix pour trouver au moins quoi manger le lendemain, me lance-t-elle.
Si l’influence de l’épidémie à virus Ebola affecte les activités socioéconomiques et politiques des pays touchés, la République de Guinée considérée comme l’épicentre de la maladie, connue de nos jours, une baisse de revenus des prostituées qui se plaignent de la rareté des clients. Surtout, quand on sait que, les liquides biologiques, sueurs et spermes sont les principaux vecteurs de contamination de la maladie.

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