La cybercriminalité : La Guinée enregistre des victimes

03/11/2014

La cybercriminalité : La Guinée enregistre des victimes

crédit photo( Google)
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L’accès à l’Internet en Guinée via les réseaux sociaux est de nos jours, devenu une préoccupation majeure. Suscitant un réel engouement à tous les niveaux, cette avancée technologique ne fait pas que des heureux. Les arnaqueurs et brouteurs, sont en tout moment aux aguets dans la recherche de leur proie. Sous l’œil indifférent des autorités, le phénomène prend une ampleur inquiétante dans notre pays où le nombre des victimes s’accroit du jour au jour.

En ce moment où l’Internet est incontournable, les jeunes et intellectuels guinéens ne sont pas à la marge de ce nouveau monde au bout des doigts. Avec de diverses intentions et de motivations différentes, l’accès à l’Internet via les réseaux sociaux facebook, tweeter, viber, tango et autres, est une préoccupation quotidienne. Les cybers et centres de connexion à l’Internet connaissent de nos jours une affluence indescriptible, malgré l’escroquerie cybernétique à laquelle, ils sont exposés.
En milieu administratif tout comme dans les différents secteurs de la vie, la connexion à l’Internet et l’utilisation des réseaux sociaux sont un facteur incontournable à l’information. Les sites d’information générale nationaux et internationaux, s’inscrivent dans la même dynamique qui est l’information en temps réel. Tous les sujets sensibles à l’actualité sont abordés dans une large neutralité.
Pour certains, l’accès à ce monde virtuel et à la numérisation, permet de maintenir et d’élargir son réseau social, de partager et de communiquer sur certains sujets sensibles. Pour d’autres, il facilite les recherches scientifiques et consolide les acquis en matière d’apprentissage. Je veux parler du système éducatif où les étudiants, les stagiaires et élèves profitent de cette avancée technologique.
Par contre, les arnaqueurs connus beaucoup dans les pays comme le Nigéria, le Sénégal, le Ghana, l’Angleterre et tant d’autres pays au monde, font leur sale besogne. En Côte d’Ivoire ils sont connus sous le nom de brouteurs qui passent par tous les moyens de tirer profit sur leur proie.
En Guinée, compte tenu des difficultés de connexion au réseau Internet par manque de cybers capables de fournir un débit impeccable à la connexion et la rareté du courant électrique dans les cinq dernières années, le phénomène d’arnaque n’avait pas atteint un niveau aussi préoccupant comme cela se passe de nos jours.
Derrière une machine à connexion, dans des messageries téléphoniques, l’on n’est pas étonnant de voir un message provenant de ces arnaqueurs et brouteurs. Souvent, on te fait croire qu’on a été sélectionné par un service et que nous sommes bénéficiaires d’un montant en devise. A une condition qui est celle d’envoyer les frais de transport ou des frais de consultation de dossiers relatifs à l’obtention du don.
Le témoignage qui m’avait beaucoup sidéré est celui d’un jeune fonctionnaire qui est récemment tombé dans les mailles d’un arnaqueur qui lui aurait retiré 135.000 CFA. Une somme selon lui qu’il aurait contracté en crédit pour assouvir son rêve et qu’il rembourserait une fois que l’opération sera effective.
A en croire à ses déclarations, c’est une jeune fille d’origine Rwandaise qui lui aurait fait savoir qu’elle est dans un camp de réfugiés administrés par les religieux chrétiens au Sénégal. Selon lui, elle répondait au nom de Vera Kennedy et serait une rescapée du génocide Rwandais. Au vivant de son père qui était un grand opérateur économique dans son pays le Rwandais, celui-ci aurait ouvert un compte bancaire en Angleterre au nom de la fille. Le montant du compte s’élevait à 6500.000 dollars et que s’il parvenait à l’aider à faire sortir de l’argent pour le virer sur le compte du jeune fonctionnaire, il aurait bénéficié 18% du montant intégral. Et qu’à cause de son statut de réfugiée, il fallait trouver un partenaire qui aurait bénéficié une autorisation juridique pour que l’argent soit débloqué. Ainsi, il devrait sous les directives de la fille, se procurer de tous les dossiers demandés par la banque afin que l’opération soit possible. Dans cette course naïve, notre compatriote s’engage et prend contact avec tout le réseau mis en place. Car il devait écrire au docteur qui avait établi le certificat médical du décès de son papa dans une clinique au Rwandais, en passant par l’avocat de Dakar qui devrait à son tour établir autres dossiers à la haute cour fédérale de justice de Dakar et signifier à la banque en Angleterre qu’il a mis au point tout le dossier. Dans toute cette aventure, notre pauvre concitoyen s’est vit dans une situation d’escroquerie et d’arnaque, mais c’était trop tard pour lui.
C’est un frère qui m’a signifié sa mauvaise aventure avec un autre brouteur ivoirien qui avait piraté sa page facebook et faisait des publications sordides à son nom. Après quelque temps, il avait commencé à avoir des appels privés et des menaces de versement d’une importante somme d’argent à l’adresse indiquée par le brouteur au risque de voir sa vie en danger. Selon lui, il a fallu l’intervention d’une personne ressource près de l’interpool guinéen qu’il a eu pu dormir tranquillement.
Au-delà de tout, c’est dans le milieu de recherche des bourses d’études à travers le Net que le phénomène a pris une allure inquiétante. Car selon certains étudiants guinéens, beaucoup de sites sont ouverts en ligne dans le cadre d’assister les personnes désireuses d’aller parfaire leur formation à l’extérieur. Et d’ajouter que ces sites, demandent généralement les frais de service rendu bien avant la mise en contact du candidat avec l’université en question. C’est donc dire à mon avis, que le phénomène est devenu plus scientifique qu’il n’en faut.
A l’allure où vont les choses, tout porte à croire que les autorités du pays doivent prendre les mesures idoines pour renforcer la lutte contre la cybercriminalité et de mettre hors d’état de nuire tout brouteur et arnaqueurs au niveau national qu’international.

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