TPI de Mafanco : 3 mois de prison ferme requis contre un ivoirien et un guinéen pour trafic d’ivoires !

26/10/2016

TPI de Mafanco : 3 mois de prison ferme requis contre un ivoirien et un guinéen pour trafic d’ivoires !

photo_lucien_compliceLe tribunal de première instance(TPI) de Mafanco a tenu son audience correctionnelle ce mardi 25 octobre 2016 sur le cas du trafic d’ivoires récemment interpelés par l’Interpol. Le guinéen Lamine Loua et Lan Lucien Loua de nationalité ivoirienne sont poursuivis pour le flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de deux pièces d’ivoires sculptées. Des trophées d’ivoire d’éléphant, espèce intégralement protégée par le code de faune en Guinée et par la Convention de Washington(CITES).  Le ministère public a requis  3 mois de prison ferme contre les deux prévenus.

 Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile au compte de l’Etat représentant le Ministère de l’Environnement a tout d’abord ressorti les trois éléments constitutifs de l’infraction à savoir l’élément moral, matériel et légal. Poursuivant, il rappelle l’immense tort causé à l’Etat guinéen par de tels agissements et qui ont débouché même sur la suspension de la Guinée auprès de la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de la faune et de la flore sauvage menacée d’extinction). Pour lui, ces faits et gestes sont prévus et punis par le code de faune en ses articles 129 et 164. Ainsi, il demande de retenir les sieurs Lamine Loua et l’ivoirien Lan Lucien Loua dans  les liens de la culpabilité pour le délit de détention, circulation et commercialisation des deux pièces d’ivoires sculptées. Sur l’action civile, l’avocat sollicite le paiement d’un montant de 200.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts à l’Etat au compte du Ministère de l’Environnement.

Prenant la parole, le ministère public a rappelé les faits et les circonstances d’interpellation des prévenus. Se focalisant sur les références du code de la faune en ses articles 126, 129, 164 et l’article 50 du code de procédure pénale, l’empereur des poursuites a demandé de retenir les prévenus dans les  liens de la culpabilité pour les faits de circulation en excluant donc ceux de détention et de commercialisations des deux pièces d’ivoires sculptées mis à leur charge. Dans sa réquisition, il demande 3 mois de prison ferme et le paiement de 200.000 GNF comme amende par chacun. Concernant les trophées d’ivoires saisis, sous scellés au greffe du TPI de Mafanco, le ministère public demande la confiscation pure et simple.

Dans sa défense, l’avocat de la partie adverse a plaidé coupable et demande une circonstance atténuante compte tenue de la reconnaissance du délit par les prévenus. Poursuivant, il a demandé le sursis en arguant que l’ivoire saisi n’est pas endémique à la Guinée tout en demandant une liberté provisoire pour les détenus. Pourtant, selon le dernier inventaire qui date de 2004 produit par l’ONG FFI (Faune et Flore Internationale), la population des éléphants restants en Guinée Forestière est estimée à environ 214 éléphants. Avec des cas répétés d’abattage d’éléphants dans cette région, la récente arrestation suivie de condamnation de Pokpa Soropogui à un an de prison ferme, en est une parfaite illustration de la menace qui pèse sur la population restante des éléphants en Guinée Forestière.

Quant au juge audiencier, il a rejeté la demande pour la liberté provisoire et renvoyer l’audience au 1er Novembre prochain pour délibéré. Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un commerce transnational. Il représente le 4ème crime mondial et fait amasser plus de 20 millions de dollars chaque année

Affaire à suivre…

 

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