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Prix Ian Redmond Conservation Award du GRASP 2015 : Le guinéen Mamadou Saidou Déba Barry de GALF parmi les lauréats !

phtotosaidoulaureatLa deuxième édition du prix ‘’ Redmond Ian Conservation Award ‘’ qui s’est tenu au mois de juillet 2015 à Kota Kinabalu, Sabah, en Malaisie a été marquée par la sélection d’un indonésien et trois africains, qui ont été les récipiendaires de ce prix qui récompensent les écologistes qui  se battent sur la ligne de front pour la préservation des grands singes en Asie et en Afrique. Parmi les trois africains, figurait M. Mamadou Saidou Déba Barry, coordinateur du projet ‘’ GALF’’ (Guinée-Application de la Loi Faunique) qui appui l’Etat Guinéen depuis quelques années dans la lutte contre le trafic de faune international. Ce prix, qui est organisé en partenariat avec la Fondation Born Free, a été créé pour encourager l’innovation,  les partenariats,  le leadership, et pour offrir de l’espoir dans le domaine de la conservation des grands singes. Il rend également hommage à  Ian Redmond, qui a contribué  à la création de GRASP en 2001 sous la roulette du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).

A rappeler que le partenariat pour la survie des grands singes(GRASP) est une alliance unique de 100 gouvernements nationaux, instituts de recherche, organisations de conservation, agences des Nations Unies et entreprises privées engagés pour la survie sur le long terme des grands singes et de leurs habitats en Afrique et en Asie.

Ainsi, le GRASP travail au plus haut niveau politique pour la conservation des chimpanzés, gorilles, orang-outans et bonobos sur des problématiques variées telles que le trafic illégal, la perte des habitats, le suivi des maladies, le développement durable, et la collaboration transfrontalière.

Au titre de la  deuxième édition de ce prix, quatre personnalités ont été sélectionné par la commission du GRASP composée de grands experts en la matière pour recevoir des récompenses. Il s’agissait entre autre :

  • Peter Apell de l’Ouganda, qui forme les vétérinaires locaux et effectue des soins d’urgence sur les grands singes capturés dans des pièges dans le cadre du Programme de surveillance et l’intervention sanitaire des Chimpanzés (CHIMP).
  • Mamadou Saidou Déba Barry de la Guinée, activiste du Réseau EAGLE et enquête sur le commerce illégal des grands singes et d’autres espèces sauvages en voie de disparition  par le biais du  projet Guinée Application de la Loi Faunique (GALF).
  • Edwin Sabuhoro du Rwanda, qui favorise la conservation à base communautaire et de moyens de subsistance alternative dans et autour du Parc National des Volcans dans le Village culturel Iby’Iwacu.
  • Jamartin Sihite de l’Indonésie, qui a réintroduit avec succès 167 orangs-outans dans les forêts sauvages et protégées depuis 2012 par la Fondation.

Revenant sur les travaux conduisant à la sélection de M. Barry au titre de cette deuxième édition du prix Ian Redmond Conservation Award, il faut rappeler que de nombreuses enquêtes  qui ont débouché sur l’arrestation des trafiquants de grands singes et leurs complices à Conakry et à l’intérieur du pays. Ainsi, une dizaine de chimpanzés avaient été saisis lors des opérations du GALF que cordonne M. Barry avec l’appui du Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, des agents de la sécurité et d’Interpol. Ces trafiquants et leurs complices de nationalités guinéennes et étrangères notamment des chinois ont été mis derrière les barreaux pour être soumis à la loi.

Au-delà donc des arrestations des trafiquants et leurs complices, GALF sous la roulette de M. Barry et de Charlotte Houpline qui a lancé le projet en 2011, veillent scrupuleusement à la lutte contre la corruption qui pollue l’Environnement judiciaire dans ce combat. C’est dans ce cadre même, qu’un haut fonctionnaire du département de l’Environnement chargé auparavant de l’organe de gestion de la Convention CITES en Guinée avait été arrêté en août dernier et mis sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry. Il est soupçonné d’être impliqué dans une gestion anarchique de cette Convention Internationale qui réglemente le commerce internationale des espèces de faune et flore.

Dans une correspondance adressée à GALF,  M. Ian Redmond, un de ceux qui ont contribué au lancement du GRASP dira : «  Le travail de ces quatre personnes est une source d’inspiration. Je suis fier de reconnaître ces individus exceptionnels qui font preuve du type de vision novatrice dont nous allons avoir besoin si nous voulons que les grands singes survivent et prospèrent dans leurs habitats naturels.  Alors que nous sommes en pleine préparations des négociations sur le climat de Paris (décembre 2015), la reconnaissance internationale de l’importance des forêts tropicales n’a jamais été aussi grande. Les grands singes font partie des «jardiniers de la forêt» les plus importants et nos lauréats ne sont pas seulement les sauveurs de ces singes, ils jouent également un rôle important dans le maintien des forêts et la stabilité du climat, pour le bénéfice de tous ».

Pour M. Barry, l’important dans la lutte n’est pas le nombre élevé des arrestations qui se font, mais plutôt le caractère dissuasif à la criminalité faunique à l’encontre de tous ceux qui seront tenté de menacer la vie des grands singes.  Rappelons que la Guinée est malheureusement le leader mondial de la contrebande de grands singes, en effet entre 2009 et 2012, plus de 130 chimpanzés, 10 gorilles et des bonobos ont été exportés en Asie via de vastes réseaux organisés, ce qui constitue les plus grandes exportations illégales de grands singes dans l’histoire et dans le monde.

Faut-il le rappeler que chaque  gagnant du prix Ian Redmond Conservation Award a reçu une plaque du GRASP avec mention en lettre d’or du nom du bénéficient et 5000 $ pour le projet au sein duquel il évolue.  Cela a été rendu  possible grâce au soutien du GRASP et la Fondation BornFree pour encourager des initiatives des uns et des autres dans le domaine de la protection de la biodiversité.

En prenant une telle initiative, le GRASP à travers ses partenaires  entend donner un signal fort à l’endroit du monde en général et à l’Afrique en particulier, dans la préservation des espèces en voie de disparition et la lutte contre toute formes de criminalité faunique.

 

Tamba Fatou Oularé


Genève confirme l’arrestation de l’ancien directeur de la CITES et félicite les autorités guinéennes !

Image de la CITESMis aux arrêts le 21 août 2015 par le Bureau National Central (BCN) d’INTERPOL, Ansoumane Doumbouya, ancien directeur de l’organe de gestion de la CITES (Convention Internationale sur le Commerce des espèces sauvages de la flore et de la Faune menacée d’extinction) en Guinée est sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Le 03 septembre dernier, le Secrétariat Général de la CITES à Genève a publié sur son site web : https://cites.org/fra/guinea_arrest_20150903, une note publique confirmant l’arrestation de Doumbouya Ansoumane après que celle-ci ait été officiellement confirmée par le  Secrétariat Général d’INTERPOL à Lyon. Dans cette note le Secrétariat CITES confirme l’arrestation en première ligne : « Le Secrétariat CITES a reçu d’INTERPOL, un des partenaires de l’ICCWC (Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages), confirmation officielle de l’arrestation le 21 août par la police (Bureau national central d’INTERPOL) de M. Ansoumane Doumbouya, ancien directeur de la faune sauvage et chef de l’organe de gestion CITES en Guinée, soupçonné de corruption et d’activités frauduleuses en matière de délivrance de permis d’exportation CITES ».

L’institution précise qu’en 2011, une mission du personnel du Secrétariat CITES avait été envoyée de Génève à Conakry pour enquêter sur des préoccupations  relatives à un commerce illégal impliquant la Guinée. Ainsi, renchérit-elle, le chef de l’unité anti-corruption et le Bureau national central d’INTERPOL en Guinée avaient  été mis en alerte sur des activités irrégulières.  Et L’équipe du Secrétariat avait également repéré des problèmes sérieux dans la manière dont la Convention CITES était appliquée en Guinée. En conséquence, poursuit-elle dans sa note, « une liste exhaustive de recommandations a été formulée par le Secrétariat, en consultation avec les autorités guinéennes compétentes. La Guinée n’ayant pas soumis le rapport détaillé demandé, le Comité permanent, à sa 63e session, en 2013, a soutenu à l’unanimité la recommandation du Secrétariat de suspendre tout commerce d’espèces inscrites aux annexes CITES avec la Guinée ». Voilà ce qui a mené cette forte sanction de l’Etat Guinéen.

Rappelant le rôle des Etats en la matière, l’Institution précise : « Ni le Secrétariat ni le Comité permanent CITES n’ont compétence en matière de lutte contre la fraude. C’est aux autorités nationales de lutte contre la fraude qu’incombe la responsabilité  d’enquêter sur des allégations d’activités criminelles dans leur pays. ».

Puis, elle reconnaît l’effort fourni par les autorités en adressant un vif encouragement sur l’interpellation de A.Doumbouya : « À cet égard, le Secrétariat CITES accueille avec grande satisfaction les grands progrès accomplis en Guinée pour procéder à cette arrestation et félicite toutes les parties ayant contribué à cette enquête, en particulier les autorités nationales chargées de la lutte contre la fraude, travaillant en étroite collaboration avec le réseau EAGLE ».

Au titre du suivi du dossier, l’institution  donne ses garanties : «  Le Secrétariat suivra le déroulement de l’affaire et continuera d’apporter son appui aux autorités nationales de Guinée pour une mise en œuvre et une application efficace de la CITES ».

Au finish, le Secrétariat a rappelé dans sa note l’importance de lutter contre la corruption pour lutter efficacement contre le trafic d’espèce : « La corruption est un adversaire redoutable de la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages. Dans une résolution historique sur la Lutte contre le trafic des espèces sauvages, adoptée en juillet 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies  “demande aux États Membres d’interdire, de prévenir et de réprimer toute forme de corruption qui facilite le trafic d’espèces sauvages et de produits qui en sont issus.” Elle note, à cet égard, le rôle important de la CITES, mais aussi de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de la Convention des Nations Unies contre la corruption ».

A rappeler que c’est suite à l’arrestation quelques jours plus tôt d’un trafiquant international du nom de Thierno Barry que Mr Ansoumane Doumbouya avait été interpellé. Thierno Barry a été pris en flagrant délit de détention de deux singes et d’un permis CITES récemment signé et cacheté par Ansoumane Doumbouya, ancien directeur de l’organe de gestion CITES pour l’exportation de deux singes à nez blanc en destination vers  la Jordanie. Grâce au concours du Ministère de l’Environnement et du projet GALF (Guinée-Application de la Loi Faunique),  les deux primates ont été relâchés dans leur milieu habituel dans les entrailles de la forêt classée de Ziamah en Guinée Forestière.  La procédure judiciaire se poursuit alors que les deux interpellés sont sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

 

                                                                                                                               Coordination d’EAGLE


Education nationale : les enseignants contractuels réclament leur engagement direct à la fonction publique guinéenne !

Lundi 10 août 2015, à Conakry les locaux du ministère de l’Enseignement pré-universitaire ont été pris d’assaut par un groupe d’enseignants contractuels. Les manifestants en colère réclamaient entre autres leur intégration sans condition à la fonction publique.

Ces enseignants ont loyalement servi l’Etat guinéen en dispensant des cours dans les établissements publics de la capitale et de l’intérieur du pays sans salaire correct. Les années précédentes, le gouvernement guinéen avait organisé un concours d’intégration à la fonction publique. Les candidats ont constaté en passant le concours que les normes fixées n’avaient pas du tout été respectées. Notamment, le respect du principe de la compétence, la transparence dans le suivi des opérations du concours pour éviter toute forme de corruption habituelle. Certains candidats ont payé pour être sur la liste des admis, déplore un enseignant.

Au regard de leur parcours, les enseignants demandent de facto, une intégration sans condition dans le fichier de la fonction publique guinéenne. Un des manifestants explique :

« Après un certain nombre d’années de services rendus à la nation, nous pensons être à la hauteur de la tâche. Nous ne voulons pas participer au fameux concours, car nous avons vu comment le précédent s’était passé. Ceux qui avaient des relations ou de l’argent ont réussi au grand dam de ceux qui tirent le diable par la queue. Nous ne touchons que 470 000GNF par mois. Comment vivre correctement avec cette somme.

 

 

 


Deux trafiquants de chimpanzés arrêtés en Guinée-Conakry

Mamady Cissé et Daouda
Mamady Cissé et Daouda Condé

 Après avoir abattu la mère d’un jeune chimpanzé le 31 mars dernier, Mamady Cissé et Daouda Condé ont été interpellés en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation illégale de faune sauvage. Les deux braconniers et trafiquants de grands singes ont été arrêtés le 18 avril à Tiro, au bord de la rive du fleuve Niger en Guinée-Conakry lors d’une opération conjointe du ministère de l’Environnement, de la gendarmerie et du projet Galf (Guinée-Application de la loi faunique) sous la supervision du procureur de la République de Faranah.

Pour l’heure, ces 2 hommes sont détenus dans la prison civile de Faranah et seront jugés le 28 avril 2015. Le petit chimpanzé capturé a maintenant une deuxième chance. Il a été dirigé sur le centre de conservation des chimpanzés, un sanctuaire situé dans la zone qui recueille des animaux issus du trafic pour les réintroduire dans la nature à l’issue d’un processus de réhabilitation.

Grâce à l’appui du Galf, de nombreux trafiquants ont été arrêtés et condamnés en Guinée, le changement s’opère peu à peu. Depuis 4 ans ce projet cible les grands trafiquants, son objectif est de lutter contre l’obstacle majeur à l’application de la loi : la corruption. Ce modèle de projet est appliqué dans 10 pays et forme le réseau EAGLE (Eco Activists for Governance et Law Enforcement).

Dans un contexte de corruption massive et de défaillance de la justice, le pays est une plaque tournante du trafic de faune à l’échelle internationale. Grands singes, ivoire, peaux, reptiles, perroquets, ailerons de requins et lamantins sont exportés illicitement par des réseaux criminels organisés. Le pays a une histoire relativement longue de commerce illégal d’espèces inscrites aux annexes de la Convention CITES.

Depuis 2007, plus de 130 chimpanzés et 10 gorilles ont été vendus à la Chine avec des permis CITES valides qui déclaraient les animaux comme élevés en captivité, code « C », alors qu’aucune installation d’élevage en captivité n’existe en Guinée. L’ampleur de ce trafic est sans précédent, il s’agit des plus importantes exportations illégales de grands singes dans le monde. Ces chimpanzés ont tous été capturés dans la nature. Selon les estimations du GRASP il faut tuer 10 chimpanzés pour obtenir 1 bébé vivant, ce qui signifie que si 130 chimpanzés sont passés en contrebande, 1 300 sont morts.


Guinée : 97 sacs de viande de brousse, incinérés à Labé

Images de l'incinération
Images de l’incinération

Les autorités préfectorales et régionales de Labé en collaboration avec les services de la sécurité et avec l’appui de GALF (Guinée-Application de la Loi Faunique) ont procédé le vendredi 17 avril 2015 à l’incinération de près de 2 tonnes de viande de brousse. Un signal fort des autorités guinéennes dans la lutte contre le trafic faunique.

A rappeler que Gopou Lamah et 3 autres trafiquants avaient été arrêtés en flagrant délit en novembre 2014 avec 1,855 kg de viande de brousse. Cette viande de brousse était principalement composée de primates et d’autres espèces intégralement  protégées par la loi. Tous ont été condamnés, y compris un a 3 an de prison ferme par le TPI de Labé.

Pour le Ministère de l’Environnement représenté par M. Mbemba Tolno,  Directeur Préfectoral des Eaux et Forêts accompagnés par certains cadres de la direction régionale de l’environnement, cette journée marque un moment fort et solennel de la Guinée dans ses démarches  contre la criminalité faunique. Face aux menaces et des pressions  extérieures depuis la saisie de cette viande,  M. Mbemba Tolno affirme : « Nous  étions sous  pression de part et d’autres et tous les yeux étaient rivés vers nous. Donc, avec cette incinération, le monde entier saura que les autorités guinéennes sont engagés à faire respecter la loi protégeant les espèces intégralement ou partiellement.».

S’agissant de la même pression et la corruption qui gangrè dans nos sociétés, M. Sadou Kéita Gouverneur de la région de Labé dira : «  L’incinération de ces 97 sacs de viande de brousse nous permettra de dormir tranquille.  Car vu la corruption et l’ampleur internationale que prend le trafic faunique, nous devons tenir tête pour faire respecter la loi dans toute son intégralité. C’est l’appel que nous lançons à tout le monde pour faire de notre environnement un espace idéal où les animaux sauvages peuvent vivre librement. »

Le message aux trafiquants est clair.

C’est sur le site de Thialakoun situé à une dizaine de kilomètre de Labé que l’incinération de cette importante quantité de viande de brousse a été faite. Une façon de montrer à l’opinion que la loi doit être respectée à la lettre.

Dans cette lutte contre le trafic faunique, la Guinée avec l’appui du projet GALF s’engage  à  mettre hors d’état de nuire tous trafiquants car elle est devenue ces derniers temps, la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest.

Tamba Oularé

 


Faune : La justice guinéenne doit surtout agir pour une cause patriotique

image chinoisLe trafic faunique, la commercialisation, capture, détention illégale et transport de trophées d’animaux sauvages intégralement protégés prend de l’ampleur en Guinée. La loi statuant sur la faune et la flore, malgré l’engagement des autorités en charge et l’apport des ONG spécialisées dans la lutte contre la criminalité faunique, reste de nos jours confrontée aux problèmes. Corruption, impunité, manque de sensibilisation sur le code faunique, la pression de l’autorité, voilà autant de maux que souffre la loi faunique guinéenne.

Le 08 avril 2014 avec le soutien de Guinée Application de la Loi Faunique(GALF), une importante quantité de cornes de rhinocéros a été saisies dans les mains de trois présumés trafiquants de nationalité chinoise. Pas mal de tractations constatées dans la gestion de ce grand dossier par certains de nos officiers de l’Etat.

Depuis, ce dossier est entrain de trainer au Tribunal de Première Instance de Kaloum(TPI) qui ne se lasse pas de trouver d’éléments justificatifs pour reporter l’audience à chaque fois que l’opportunité se présente. On se demande qui est derrière cette affaire ?

 


Guinée : Ebola baisse les revenus des prostituées !

Image prostitutionLe virus Ebola qui touche depuis décembre 2014 la Guinée, la Sierra et le Liberia en Afrique de l’Ouest continue de dicter ses lois malgré l’engagement des Etats et partenaires.  Affectant tous les aspects de la vie socioéconomique, l’épidémie ne semble pas épargner l’activité des professionnelles du sexe dans les rues de Conakry. Les revenus de ces dernières baissent et leurs conditions de vie se dégradent.

La prostitution qui est reconnue comme le plus vieux métier de la planète perdure encore dans la capitale guinéenne. Pour subvenir aux besoins vitaux, certaines jeunes filles dont la tranche d’âge varie entre 15 et 30 ans se livrent à cette pratique. Tard la nuit à Conakry, il n’est pas étonnant de rencontrer ces filles et dames habillées sexy à la recherche des clients. De l’aéroport international de Conakry Gbéssia, en passant par la route qui remonte vers Bambéto jusqu’à Cosa dans la commune de Ratoma, elles s’y trouvent quelle que soit la saison. Faisant semblant d’attendre les taxis, elles ne ratent aucune occasion pour tomber sur leur proie. Les lieux les plus réputés sont : Kaloum, cité chemin de fer dans les abords du ministère de la Jeunesse et des Sports ; Taouyah, reconnu sous le nom de ‘’Transit’’ ; Kipé vers le carrefour du centre émetteur ainsi que Bambéto’’et Matoto derrière la cité Rusal.

Vendre son corps pour de l’argent ?

Si la majeure partie de ces prostituées sont dans ce métier pour avoir de l’argent, certaines par contre le pratiquent pour un simple plaisir sexuel. Fatoumata Kanté élève de son état explique : «  Je pratique ce métier pour subvenir à mes besoins.  Je suis élève d’une école privée de la place et je dois payer les frais de mes études. Ma maman n’est pas avec mon père et quant à celui-ci, il n’a plus rien pour nous aider. Donc voilà la raison qui me pousse à me livrer aux hommes pour préparer mon avenir ».  Zenab Sow quant à elle est mère de famille, et son mari se trouve en Angleterre : « J’avais un bébé de deux mois quand mon mari m’a quittée. Aujourd’hui, cet enfant a dix ans et son père n’est pas toujours revenu. Il m’envoie de l’argent, mais cela ne suffit pas. Je suis surveillé dans la belle famille où il m’a laissée. Ainsi pour me mettre à l’aise, je sors souvent, même si le garçon ne me donne rien. L’essentiel qu’il m’attire, j’aime le plaisir charnel, je le fais avec lui et puis c’est fini », affirme-t-elle.

Quant aux prix, ils se négocient d’un point à l’autre et d’une fille à une autre. Entre 25 000 GNF, 40 000 GNF et 50 000 GNF par moment. C’est prix sont aussi cassables d’un client, une négociation est permise. Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, l’urgence sanitaire avait été décrétée par les autorités gouvernementales et sanitaires en interdisant les regroupements et les rites traditionnels, mais ces mesures n’ont pas connu long feu.

Lors d’une promenade nocturne, nous voici à 22 heures au carrefour de ‘’Transit’’ à Taouyah dans la commune de Ratom. C’est une jeune fille qui vient à  notre rencontre : « Bonsoir joli garçon, et veux-tu blaguer un peu avec moi ? Ce n’est pas si cher comme tu penses, juste 40 000 GNF ». Pendant que nous cherchons à négocier pour la nuit arrive un autre groupe qui casse le prix de la première. Pour chacune d’elle, 20 000 à 25 000 GNF. Une chaude discussion s’engage et nous profitons de la situation pour s’éclipser. A 2 heures du matin,  la curiosité nous ramène à l’intérieur d’un bar connu, ‘’Le bar Nzérékoré’’ situé au carrefour de l’ex-‘’Hôtel Gbéssia’’ sur la transversale aéroport et Bambéto. Là, deux chambres de passage sont disponibles et les clients sont en file d’attente. Il y a plus de clients que de chambres. De 15 000 à 2 0 000 suffisent largement. Vers 3 heures du matin,  nous revenons à l’aéroport où la situation est rocambolesque. Une femme d’une trentaine d’années nous interpelle : « Salut, êtes-vous prêts à vous réchauffer ? » Nous engageons la discussion. Mère de 3 enfants, selon elle, elle est obligée de se plier à cette pratique pour payer les frais d’études de ses enfants, car personne ne lui vient en aide. Tout de même, elle reconnaît la gravité de ce qu’elle fait et le risque auquel elle s’expose, mais elle déplore : « Avant Ebola, mon revenu nocturne avoisinait 250 000 à 300 000 GNF. Maintenant, tout le monde a peur et les clients viennent rarement, nous sommes obligées de casser les prix pour trouver au moins quoi manger le lendemain » .

De l’avis de spécialistes, les liquides biologiques, les contacts directs avec un malade d’Ebola, le lavage des corps de victimes d’Ebola, le sperme et la consommation de la viande de brousse constituent des voies de contamination. Si la lutte contre Ebola est une préoccupation majeure des trois pays touchés par Ebola en Afrique de l’Ouest, il faut reconnaître que la présence du virus a causé une chute importante des revenus de certains professionnels du sexe en Guinée en cette phase terminale de l’épidémie.


Congo-Brazzaville: Trois trafiquants d’ivoires de la RDC mis aux arrêts à Pointe- Noire !

photocorrigéepointenoireC’est dans la soirée du 25 mars 2015  qu’Azowa Mputo, Mouaba Lazard et Kibossa Serge ont été arrêtés en flagrant délit  pour détention et commercialisation illégale de trois pointes d’ivoires sculptées qui font parties des produits d’espèces  intégralement protégées par le code faunique de la République Congolaise.  L’opération s’est passée à Pointe- Noire au camp 31 juillet situé dans le 2ème arrondissement de Mvou_Mvou. 

Mettre un terme à la criminalité faunique au Congo-Brazzaville, telle est l’option prioritaire des autorités. Pour gagner le pari, le ministère du développement durable et de l’économie forestière  accompagné des agents de la gendarmerie nationale en partenariat  étroit  avec le projet d’appui à l’application de la loi sur la faune (PALF) ont procédé à une telle  opération. Ces trois individus tous originaires de la République démocratique de Congo ont été écroués à la gendarmerie et déferrés à la maison d’arrêt, pour être entendu devant le procureur du tribunal de grande instance de Pointe-Noire le 04 avril prochain. Notons que l’article 113  du code faunique congolais cité ci-dessus stipule : << Quiconque aura abattu, importé, exporté ou fait transiter sur le territoire national, les espèces protégées et ou leurs trophées, est passible d’une peine pouvant atteindre 5ans de prison ainsi qu’une amende allant jusqu’à 50 millions de FCFA>>. Malgré cette interdiction de la loi, le braconnage des éléphants et d’autres espèces hautement protégées perdure encore et qu’il faut admettre que  cette activité ne profite qu’à un certain nombre d’individus. Selon les enquêtes, les Asiatiques seraient les plus grands trafiquants de ces espèces. Un trafic qui procure de retombées financières intéressantes. Car une  pointe d’ivoire sculptée est vendue à 2000$. D’après les ONG internationales de conservation et de protection de la nature, l’Afrique centrale a déjà perdue plus de la moitié de sa population d’éléphants. Au Congo, rien qu’au parc national de Nouabalé Ndoki situé au nord du pays, entre 2009 et 2011,  5000 éléphants ont été tués. Si rien n’est fait, l’Afrique ne gardera qu’un  vieux souvenir de l’histoire des éléphants comme celle des dinosaures.

Au terme de la préservation d’un avenir durable de l’écosystème, une conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite de la flore et faune d’Afrique aura lieu, du 27 au 30 avril 2015 à Brazzaville.

                                                                                                                                                             Channielle Oboua


Informatique : l’obstacle de certains diplômés guinéens en quête d’emploi

Image internetEn Guinée, malgré la diversité des facultés et centres de formation en informatique, cet outil précieux et incontournable dans le monde moderne reste de nos jours un véritable cauchemar pour certains jeunes diplômés en quête d’emploi. Dans leur volonté de décrocher un travail conséquent et sortir du chômage, ils sont confrontés à ce problème devant les recruteurs.
Les raisons sont diverses : pour les uns la précarité de la vie fait qu’ils manquent de moyens financiers pour se former en informatique auprès des centres et instituts évoluant dans ce domaine. Selon eux, les prix de formation sur certains logiciels sont trop élevés et le goût de la vie est cher.
Quant aux autres, ils pointent du doigt les autorités éducatives à tous les niveaux du fait qu’elles ne s’emploient pas dans la formation des étudiants en informatique au cours de leur cycle de formation académique et professionnelle. Estimant que, si l’informatique est de nos jours une préoccupation mondiale et un outil efficace dans le monde du travail, ces cours devraient être programmés dans tous les départements et secteurs d’activité pour faire profiter à tous.
Lors d’un passage dans un grand carrefour de la place, je vois un grand attroupement de jeunes autour d’une affiche d’avis de recrutement d’une ONG de la place. Je fonce tout comme un autre blogueur pouvait le faire, histoire de s’assurer de quoi il s’agissait. Sur les lieux, je vois une lueur espoir se lire sur le visage d’un jeune qui est diplômé en génie informatique. Pour cause, les descriptions des postes à pourvoir se confirment à son profil. Car il est mentionné dans l’annonce ‘’ Maîtrise parfaite de Word et Excel est obligatoire’’. Entant que diplômé en génie informatique, il ne se présentait pour lui aucun obstacle pour faire valoir sa candidature.
Devant la joie de ce jeune qui s’activait déjà à rassembler ses dossiers pour tenter sa chance, se tenaient certains jeunes qui se voient bloguer par cette exigence des recruteurs. J’ai compris tout de suite par cet incident, la réalité que vivent certains jeunes diplômés guinéens ne sachant manipuler l’outil informatique.
En termes de la place qu’occupe l’informatique dans le monde actuel, les politiques guinéennes devraient d’avantage s’employer dans ce domaine pour garantir l’avenir de leur jeunesse et lutter contre le chômage.


Loi faunique : Deux trafiquants guinéens des animaux intégralement protégées mis aux arrêts !

Image de l'article à publierCe samedi 07 mars 2015, une opération mixte composée des éléments d’INTERPOL, du Ministère de l’Environnement et du projet GALF a été mené au quartier de Kakimbo dans la commune de Ratoma et a permis de démanteler un réseau de présumés trafiquants fauniques.
Youssouf Donzo et son complice Aboubacar Sylla ont été arrêté en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation de 6 crocodiles, 3 vautours, une tortue du désert, toutes des espèces intégralement protégée par le code de faune et réglementation de la chasse en vigueur en Guinée depuis 1997. Un singe patas a également été saisi alors que le pays est en alerte Ebola.
Ils tentaient alors de vendre ces espèces protégées pour la somme de 62 000 000 GNF (62 millions), un crocodile vivant valant déjà 6 millions.
Le sieur Youssouf Donzo, prétendu éleveur d’animaux domestique à Kakimbo, se livrait à ces activités illégalement et est impliqué dans un réseau de trafic de faune sauvage protégée, en complicité avec certains chasseurs de Dubreka et Coyah qui l’approvisionnaientt. Il a développé cette activité durant plusieurs années sous couverture de son activité d’éleveur.
La détention, la circulation et la commercialisation de ces espèces mortes ou vivantes – de même que leurs trophées- est formellement interdite par la loi guinéenne.
Ces animaux vivants saisis sont mis à la disposition de la Direction Nationale des Eaux et Forêts afin de leur rendre la liberté. Quant aux présumés trafiquants, ils sont actuellement en garde à vue en attendant leur déferrement au parquet du Tribunal de Première Instance de Dixinn.
Nous y reviendrons !
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