Burkina : Compaoré sort par la petite porte

03/11/2014

Burkina : Compaoré sort par la petite porte

crédit photo(Google)
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A la tête du Burkina Faso depuis 1987, Blaise Compaoré vient de démissionner de son poste après avoir voulu modifier la Constitution. Un départ dû à la contestation de la population et au rôle joué par l’armée. L’ancien médiateur des crises ouest-africaines a finalement choisi de sortir par la petite porte.

Le désenchantement qui caractérisa l’ère des indépendances africaines est encore d’actualité dans nos sociétés. La course frénétique aux intérêts égoïstes et la boulimie du pouvoir sont les maux de nos dirigeants, ce qui suscite des tensions et des heurts.

Si hier on pouvait voiler la réalité au profit du jeu politique, de nos jours, les choses ont véritablement changé. L’Afrique contemporaine s’engage vers les défis du millénaire et cela, rien ne pourra la détourner de cette voie qui est la démocratisation de toutes les instances pour garantir le bien-être. C’est du mieux, l’exemple donné par le Burkina Faso où la population et l’armée ont récusé le projet de Blaise Compaoré visant à la modification de la Constitution .

Compagnon fidèle du révolutionnaire Thomas Sankara, Blaise Compaoré accède au pouvoir en 1987 après un putsch militaire qui renverse son intime ami Sankara. Dans son tout premier discours, Compaoré fait savoir à l’opinion nationale et internationale que le capitaine Thomas Sankara avait trahi la révolution burkinabè.
Pendant que la mort de Sankara  intriguait et préoccupait tout le monde, le nouveau président engagea des consultations pour mettre en place un plan stratégique afin de consolider de sa position. Le journaliste Norbert Zongo qui enquêta sur la mort de Sankara a lui aussi été assassiné ainsi que certains de ses proches. Un acte criminel et crapuleux qui n’a suscité aucune enquête.

Dans sa volonté de modifier la Constitution pour pouvoir briguer de nouveau la présidentielle de 2015, il a suscité la colère du peuple  Il n’a rien voulu entendre, pourtant, il avait été mis en garde par son homologue français François Hollande. Contrairement à la manière par laquelle Laurent Gbagbo fut dégagé de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré à défaut de sortir par la fenêtre a opté pour la petite porte.

La position de la population burkinabè qui en avait assez de la longue gestion de Blaise Compaoré prouve à suffisance que l’Afrique contemporaine s’est réveillée et est prête à prendre son destin en main.

Il reste à savoir si la justice du Faso et la Cour pénale internationale (CPI) relanceront les dossiers brûlants qui ont marqué la gestion de Blaise Compaoré pour que la vérité sorte des ténèbres sur la mort de Thomas Sankara et celle du journaliste Norbert Zongo.
Attendons de voir !

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