TPI de Boké : Les raisons du renvoi de l’audience sur le trafic de chimpanzés dans cette région !

22/04/2016

TPI de Boké : Les raisons du renvoi de l’audience sur le trafic de chimpanzés dans cette région !

phototpiboké-151x150Le mardi 19 avril 2016, le tribunal de première instance(TPI) de Boké  a tenu son audience correctionnelle sur le dossier  des trafiquants  d’espèces animales protégées. Youssouf Camara, Alseny Camara et Mounir Conté sont  poursuivis pour détention, circulation et commercialisation de chimpanzés, espèces intégralement protégées.  Constatant l’absence de Youssouf Camara et Alseny Camara à la barre pour des  raisons  de santé non élucidées, l’audience a été de nouveau renvoyée pour le 03 mai 2016.  

Mis aux arrêts au courant du mois de novembre 2015 par les services d’Interpol grâce au soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique), Alseny Camara et Youssouf Camara  ont été pris en flagrant délit de détention, circulation  et commercialisation d’un chimpanzé  au plein cœur de Boké.  Après l’instruction, le tribunal de première instance de Boké avait tenu une première audience le 26 janvier 2016 sur cette même affaire.  Au cours de celle-ci et dans le souci de faire comparaitre tous les présumés trafiquants, l’audience avait été renvoyée pour le 23 février 2016 à cause de l’état de santé non fondé de Youssouf Camara et d’Alseny Camara. Conformément aux principes liés aux droits humains, le juge d’instruction a fini par prendre une ordonnance de placement en milieu hospitalier les deux présumés trafiquants malades.

A en croire aux dires d’un des activistes de la lutte contre la criminalité faunique, cette ordonnance donne le plein pouvoir au procureur de la République près le TPI de Boké de veiller sur l’applicabilité de l’ordonnance. Notamment, renchérit-il, s’informer sur l’état de santé des deux présumés et d’instruire au régisseur de  la prison afin d’amener les deux détenus en milieu incarcéral. Malheureusement, déplore-t-il, cela n’a pas été fait.  Ainsi, un rapport  établi par le directeur régional du centre hospitalier comme indiqué dans l’ordonnance devrait être fait. Puisqu’aucun rapport n’indique réellement l’état de maladie de ces deux présumés trafiquant, cela prouve officiellement qu’ils ont été libérés frauduleusement, s’indigne l’activiste.

Selon un des juristes du projet GALF, lorsque le juge d’instruction rend une ordonnance, le procureur de la République s’il n’est pas d’accord, peut faire appel dans un délai précis. Ainsi, développe-t-il, il peut instruire au régisseur de la prison de veiller au respect de cette ordonnance pour son application. Donc, poursuit-il, le parquet n’a pas pris des dispositions légales pour veiller au retour en prison des détenus après le suivi sanitaire à l’hôpital. Pour lui, ces disfonctionnements du parquet élargis au régisseur de la prison de Boké montrent  à suffisance, l’incohérence administrative des commis de l’Etat à faire bien leur travail.

La partie civile représentée par Me Jean Moussa Sovogui, a déploré cette situation qui,  à chaque fois que l’audience doit avoir lieu, est obligé de se déplacer de Conakry pour Boké.

Face à la démission du parquet du TPI de Boké de prendre des dispositions pour veiller au retour des détenus  en prison et la complicité du régisseur de la prison avec ces derniers, il faut dire  que la lutte contre la criminalité faunique dans cette région doit être une préoccupation des autorités régionales.  Tout de même, l’audience a été renvoyée pour le 03 mai 2016, histoire de faire sortir Alseny Camara  et Youssouf Camara de leur cachette.

Affaire à suivre……….

 

Fatou Kourouma

Étiquettes
Partagez

Commentaires