Guinée : un homme tombe dans le filet de la gendarmerie de Sérédou pour abattage d’éléphant !

20/09/2016

Guinée : un homme tombe dans le filet de la gendarmerie de Sérédou pour abattage d’éléphant !


Les autorités administratives de Sérédou (sous-préfecture de Macenta, au sud de la Guinée) en collaboration avec le poste de gendarmerie et des agents du corps des conservateurs de la nature ont procédé le 8 septembre dernier à l’arrestation d’un présumé braconnier à Sébéla, un village de la zone. Pokpa Soropogui  avait participé à l’abattage d’un éléphant, espèce intégralement protégée par le code de la faune et règlementation de la chasse en Guinée, et aussi par la Convention de Washington. Après son audition, le  présumé braconnier a été déféré devant la justice de Macenta grâce au soutien technique de la Guinée Application de la Loi Faunique (GALF) et de la Faune et Flore Internationale (FFI) pour être entendu dans les prochains jours.

pokpa-soropogui

Dans ses explications, le présumé auteur de ce crime faunique a précisé que c’est sous la demande incessante des notables de Sébéla (qui se plaignaient de la présence des éléphants de la Réserve de Ziama, c’est à dire dans leur localité) qu’il a lui-même accompagné de son oncle (Ourêt Koivogui) et deux autres  personnes (à
savoir Foromo Koivogui et son jeune frère Mory du village de Sébéla) tous originaires du village de Irié, pour abattre un éléphant. L’abattage a eu lieu le 22 août 2016.  Selon lui, son oncle, grand  chasseur, reconnu pour son zèle en matière d’abattage d’éléphants, a perdu la vie sur champ. Quant aux deux autres coauteurs de ce crime, ils ont pris la poudre d’escampette depuis que les enquêtes ont été lancées par le poste de gendarmerie de Sérédou et les autorités administratives et forestières de la localité.

A la question de savoir comment il s’est retrouvé dans cette situation, le sieur Pokpa affirme avoir été sollicité par son père et par feu son oncle (qui fut un fougueux tueur d’éléphants) de pour devenir son apprenti braconnier  autour de la Réserve de Ziamah. Ainsi, il reconnait avoir détenu une arme de guerre qui lui avait été offerte par celui-ci  et avec laquelle il aurait  participé à beaucoup de missions d’abattage d’éléphants dans la contrée. En revanche, il a affirmé lors de son audition au poste de gendarmerie de Sébéla qu’il était à sa troisième campagne d’abattage après l’échec des deux premières où aucun éléphant n’a pu être tué.

Selon le code de la faune et de la règlementation de la chasse, de tels agissements ne sont pas tolérables. L’article 162 du code de la faune réprime la chasse avec des armes à feu d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an et d’une amende 50.000 à 100.000 GNF. L’article 161 du même code puni l’abattage d’espèces intégralement protégées d’un emprisonnement de 6 mois à 1 an et d’une amende de 70.000 à 150.000 GNF. Et en cas d’abattage d’espèce intégralement protégée la loi stipule que la peine d’emprisonnement est obligatoire selon ce même article 161. Il reste à savoir si la Justice de Macenta agira avec fermeté contre un tel crime faunique sur une espèce aussi rare en voie de disparition.

Déjà, les activistes de GALF, le Ministère de l’Environnement (constitué partie civile par l’entremise de l’agent juphotoelephantdiciaire de l’Etat et la Communauté Internationale) suivent de très près cette affaire. Selon eux, la peine maximale doit être infligée à ce braconnier historique ayant agi en toute connaissance de cause. La région forestière est en effet devenue de nos jours un véritable théâtre du trafic d’ivoire et d’espèces animales protégées. Ainsi, l’ivoire issue des éléphants tués en Guinée Forestière alimente le trafic national et international de l’ivoire.

Aux dernières nouvelles, l’arme du présumé braconnier a été saisie et confiée à la gendarmerie de Macenta. Lui-même, a été mis sous mandat de dépôt à la fin de son audition pour être jugé. Les enquêtes se poursuivent par le poste de gendarmerie de Sérédou et de Sébéla, appuyés du corps des conservateurs de la nature, pour dénicher les deux autres coauteurs en cavale.

Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un commerce transnational. Il représente le 5ème crime mondial amassant de plus 20 millions de dollars chaque année. Avec une telle somme illicite, le financement d’activités terroristes par les trafiquants et leur bande à l’échelle internationale n’est pas à négliger.

Affaire à suivre…

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