Trafic de chimpanzés à Boké : Le procès sur l’affaire Alseny Camara et Youssouf Camara renvoyé pour le 23 février 2016 !

Article : Trafic de chimpanzés à Boké : Le procès sur l’affaire Alseny Camara et Youssouf Camara renvoyé pour le 23 février 2016 !
Crédit:
29/01/2016

Trafic de chimpanzés à Boké : Le procès sur l’affaire Alseny Camara et Youssouf Camara renvoyé pour le 23 février 2016 !

photoyoussouftpibokéLe tribunal de première instance (TPI) de Boké a initialement tenu son audience le mardi 26 janvier 2016 sur l’affaire Alseny Camara  et Youssouf Camara, poursuivis pour trafic d’espèces animales intégralement protégés par la loi. Après le suivi minutieux des différents interrogatoires des accusés et dans le souci de la manifestation de la vérité, le président de l’audience a finalement renvoyé le procès pour le 23 février 2016.

Poursuivis pour capture, détention et commercialisation d’un bébé chimpanzé, Alseny Camara et Youssouf Camara avaient été mis aux arrêts par les services de la police régionale, l’Interpol de Conakry avec le soutien de GALF le 25 novembre 2015 au centre-ville de Boké. Les deux présumés trafiquants étaient en flagrant délit de détention illégale, capture et commercialisation d’un bébé chimpanzé qu’ils tentaient de vendre à 5.000.000 GNF. Une espèce intégralement protégée. Lors de la rédaction  du procès-verbal, Alseny Camara a dénoncé un certain Elhadj Diassy(en cavale). Ce dernier, selon lui, serait responsable de la capture du bébé chimpanzé en brousse. Suite à cette dénonciation,  un mandat d’amener a été délivré par le juge d’instruction du TPI de Boké pour entendre le prévenu. Lors  des enquêtes policières pour dénicher le réseau, un troisième complice du nom de Mounir Conté alias Môkélenkô a été mis aux arrêts et entendu sur procès-verbal au commissariat central de Boké. Il sera plus tard déféré devant le parquet du TPI pour la suite de la procédure.

Ainsi, quatre accusés devraient se présenter devant le tribunal ce mardi 26 janvier 2016 pour donner leur version des faits sur ce dossier. Il s’agit notamment d’Alseny Camara, Youssouf Camara, Mounir Conté et Elhadj Diassy. Parmi les quatre, seuls Mounir Conté et Youssouf Camara ont pu comparaitre. Les  deux autres à savoir Alseny Camara dont son état de santé ne le permettait d’être au rendez-vous et Elhadj Diassy, toujours en fuite.

Plaidant non coupable  devant le tribunal, Mounir Conté se dit ne pas reconnaitre son implication dans ce trafic faunique. Le sieur Youssouf Camara, développe-t-il, aurait arraché le téléphone dans ses mains pour récupérer le contact téléphonique  d’une personne qui,  selon eux, serait venu les demander un chimpanzé en vente.

Prenant la parole, Youssouf Camara  qui a reconnu les faits pour lesquels, il est poursuivi a rejeté à bloc les accusations de Mounir Conté  faites à son encontre. ‘’ C’est Mounir Conté qui m’a remis le numéro de téléphone du client et voilà que j’ai à faire à la loi’’, se défend-t-il.   Tout au long de leur interrogatoire, chacun des accusés tente de noyer l’autre ou de facto, rejeter la responsabilité sur Alseny Camara, absent dans la salle d’audience pour des raisons sanitaires

Constituant  partie civile, le ministère de l’Environnement par l’entremise de l’agent judiciaire de l’Etat a tout d’abord débuté son intervention par une critique acerbe du fait que Youssouf Camara ait bénéficié d’une liberté provisoire sans aucun acte judiciaire. Car, demande -t-il à Youssouf Camara, de quel pouvoir t’es-tu autorisé pour venir s’habiller librement dans les locaux du tribunal en tenue pénitentiaire pour se présenter devant la barre ?

Aussi, il a continué à enfoncer le clou par un procédé interrogatoire afin d’amener les deux accusés à reconnaitre l’infraction commise. Car, argumente-t-il, ‘’ Si on ne s’y connait pas dans un quelconque domaine, on ne peut se porter candidat pour accomplir une mission donnée. La personne est venue demander à tout le monde dans un lieu public en l’occurrence un bar café qu’elle veut un chimpanzé. Sachant tous que la mission est impossible, personne ne s’est manifesté sauf vous deux.’’ ‘’ De tout compte fait, la cour appréciera et j’espère qu’elle fera appliquer à la lettre la loi’’ a-t-il conclut son intervention.

Au regard des versions contradictoires des deux accusés, le Ministère Public a sollicité auprès du président de l’audience un renvoi du procès pour une  date ultérieure. Ce qui permettra, renchérit-il, l’amélioration de l’état de santé d’Alseny Camara et l’arrestation éventuelle d’Elhadj Diassy afin que tous comparaissent devant le tribunal.

Se prononçant sur le dossier, le président de l’audience a entériné le souhait exprimé par le Ministère Public en renvoyant le procès pour le 23 février 2016. Ce qui permettra de confronter  tous ceux qui sont impliqués dans le dossier afin que le droit soit prononcé au strict respect des textes, a-t-il conclut son commentaire.

Sauf que ce beau discours du président de l’audience ait été mis à nue par le comportement de  Youssouf Camara, un des détenus. Car celui-ci, pendant que les autres détenus avaient été escortés au tribunal par les gardes pénitentiaires, notre bouillant Youssouf Camara est rentré dans la salle d’audience joliment habillé en tenue civile. Pire, c’est à côté juste du bureau du substitut du procureur qu’il ira s’habiller librement en tenue pénitentiaire pour se présenter devant la barre.  L’on se demande de quel droit s’autorise-t-il, pour agir ainsi ?

Fatou Kourouma

 

Étiquettes
Partagez

Commentaires