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TPI de Boké : Les raisons du renvoi de l’audience sur le trafic de chimpanzés dans cette région !

phototpiboké-151x150Le mardi 19 avril 2016, le tribunal de première instance(TPI) de Boké  a tenu son audience correctionnelle sur le dossier  des trafiquants  d’espèces animales protégées. Youssouf Camara, Alseny Camara et Mounir Conté sont  poursuivis pour détention, circulation et commercialisation de chimpanzés, espèces intégralement protégées.  Constatant l’absence de Youssouf Camara et Alseny Camara à la barre pour des  raisons  de santé non élucidées, l’audience a été de nouveau renvoyée pour le 03 mai 2016.  

Mis aux arrêts au courant du mois de novembre 2015 par les services d’Interpol grâce au soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique), Alseny Camara et Youssouf Camara  ont été pris en flagrant délit de détention, circulation  et commercialisation d’un chimpanzé  au plein cœur de Boké.  Après l’instruction, le tribunal de première instance de Boké avait tenu une première audience le 26 janvier 2016 sur cette même affaire.  Au cours de celle-ci et dans le souci de faire comparaitre tous les présumés trafiquants, l’audience avait été renvoyée pour le 23 février 2016 à cause de l’état de santé non fondé de Youssouf Camara et d’Alseny Camara. Conformément aux principes liés aux droits humains, le juge d’instruction a fini par prendre une ordonnance de placement en milieu hospitalier les deux présumés trafiquants malades.

A en croire aux dires d’un des activistes de la lutte contre la criminalité faunique, cette ordonnance donne le plein pouvoir au procureur de la République près le TPI de Boké de veiller sur l’applicabilité de l’ordonnance. Notamment, renchérit-il, s’informer sur l’état de santé des deux présumés et d’instruire au régisseur de  la prison afin d’amener les deux détenus en milieu incarcéral. Malheureusement, déplore-t-il, cela n’a pas été fait.  Ainsi, un rapport  établi par le directeur régional du centre hospitalier comme indiqué dans l’ordonnance devrait être fait. Puisqu’aucun rapport n’indique réellement l’état de maladie de ces deux présumés trafiquant, cela prouve officiellement qu’ils ont été libérés frauduleusement, s’indigne l’activiste.

Selon un des juristes du projet GALF, lorsque le juge d’instruction rend une ordonnance, le procureur de la République s’il n’est pas d’accord, peut faire appel dans un délai précis. Ainsi, développe-t-il, il peut instruire au régisseur de la prison de veiller au respect de cette ordonnance pour son application. Donc, poursuit-il, le parquet n’a pas pris des dispositions légales pour veiller au retour en prison des détenus après le suivi sanitaire à l’hôpital. Pour lui, ces disfonctionnements du parquet élargis au régisseur de la prison de Boké montrent  à suffisance, l’incohérence administrative des commis de l’Etat à faire bien leur travail.

La partie civile représentée par Me Jean Moussa Sovogui, a déploré cette situation qui,  à chaque fois que l’audience doit avoir lieu, est obligé de se déplacer de Conakry pour Boké.

Face à la démission du parquet du TPI de Boké de prendre des dispositions pour veiller au retour des détenus  en prison et la complicité du régisseur de la prison avec ces derniers, il faut dire  que la lutte contre la criminalité faunique dans cette région doit être une préoccupation des autorités régionales.  Tout de même, l’audience a été renvoyée pour le 03 mai 2016, histoire de faire sortir Alseny Camara  et Youssouf Camara de leur cachette.

Affaire à suivre……….

 

Fatou Kourouma


Tougué : Des hommes condamnés à des peines d’emprisonnement ferme pour trafic de 231 kg de viande de brousse !

photobozi photoincinérationLe mercredi 30 mars 2016, la justice de paix de Tougué en moyenne Guinée a tenu son audience correctionnelle sur l’affaire des 231 kg de viande brousse saisie des mains des trafiquants quelques jours plus tard. Contrairement à l’épisode de Dalaba, trois hommes écopent des peines d’emprisonnement ferme pour détention, commercialisation, circulation et complicité d’abattage d’espèces animales intégralement protégées par la loi guinéenne et les conventions internationales.

Dans son audience publique et contradictoire et conformément aux dispositions prévues par les articles 463 et 466 du code de procédure pénale, 121, 161 et 164 du code de la faune sur l’action publique condamne  Bozi Béavogui, l’instigateur à  4 mois de prison ferme. Pour le préjudice causé à l’Etat Guinéen, sur l’action civile conformément à l’article 1098 du code civile,  il a été sommé de payer une somme  de 2.000.000 GNF comme  dommages et intérêts.

Quant aux deux complices contre lesquels des mandats d’amener avaient été délivré par le juge de paix  du fait qu’ils aient été cité par le contrevenant, d’être de grands chasseurs renommés  à qui il fournissait des munitions, les deux ont été condamnés par défaut à 7 mois de prison ferme chacun. Ainsi, dans son délibéré, le juge a décerné un mandat d’arrêt contre les deux contrevenants qui sont encore en cavale.

 A rappeler que l’arrestation de Bozi avec  cette importante quantité de viande de brousse a été rendue possible grâce aux officiers des Eaux et Forêts de la localité avec le soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). Il était en position de détention, trafic, commercialisation, circulation de 231 kg de viande de brousse provenant des espèces intégralement protégées.

Se prononçant sur le cas Emile Tolno et Abdoulaye Pélé, présumés complices qui avaient été cités dans cette affaire, le juge de paix de Dalaba, a ordonné la fin de la poursuite pour faute de preuves.  Bozi Béavogui lui,  est entrain  en ce moment de méditer sur son sort à la prison civile  de Tougué où 4 mois à purger l’attendent.

L’incinération  des 231 kg de viande de brousse a été faite le 31 mars 2016 par les autorités préfectorales de Tougué en présence des responsables du ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts.

Contrairement à ce qui se passe dans certains tribunaux et instances judiciaires de l’Etat sur  le phénomène de la lutte contre le trafic faunique et de la réplication de la loi à cet effet, la justice de paix de Tougué vient de se faire démarquer des autres. En infligeant une telle peine aux trafiquants, un défi  semble avoir été lancé  aux autres instances judiciaires de la région foutanienne, dans la lutte contre la criminalité faunique.

 

Fatou Kourouma


CITES : un dealer majeur tombe dans le filet d’INTERPOL pour trafic international d’espèces animales protégées !

BALLA DLes agents du Bureau Central National d’Interpol, avec l’appui du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique), ont procédé, le vendredi 25 mars dernier, à l’arrestation d’un présumé trafiquant d’animaux protégés dans la préfecture de Coyah. M. Balla Doumbouya, est soupçonné, avec la complicité de l’ancien responsable de la convention CITES en Guinée, d’être impliqué dans l’exportation de lamantins et chimpanzés, espèces intégralement protégées par la loi guinéenne et par les conventions internationales. L’auteur présumé de ce crime faunique a été placé sous mandat de dépôt et son dossier est en instruction judiciaire.

L’histoire remonte à l’arrestation de Thierno Barry en août 2015, pris en flagrant délit de détention et de commercialisation de deux singes à nez blanc. Ces derniers devaient être exportés en Jordanie avec un permis CITES signé par Ansoumane Doumbouya, ancien chef de l’organe CITES en Guinée (Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages de la faune et de la flore menacées d’extinction). Dès lors, une chasse aux trafiquants a été déclenchée par la justice guinéenne.

Quelques jours après, le commandant Ansoumane Doumbouya était arrêté. L’opération a été menée par le BCN d’Interpol, avec le soutien de GALF, qui fait partie du réseau EAGLE NETWORK présent dans 9 pays d’Afrique pour aider les gouvernements africains dans la lutte contre la corruption et le trafic d’espèces. Cet homme fort de l’administration guinéenne se voit reprocher, entre autres, d’être impliqué dans la livraison frauduleuse de permis CITES aux trafiquants durant son mandat à la tête de la CITES et même après sa révocation.

Une fois le démantèlement de ce réseau de trafiquants entamé, une autre grande cible était visée : Balla Doumbouya. Directeur de « Doumbouya Pets Company », compagnie fictive guinéenne spécialisée dans le trafic international d’espèces, il employait Thierno Barry. Balla Doumbouya, identifié comme un des plus importants trafiquants présumés de ce réseau, a longtemps ravitaillé les marchés asiatiques en espèces intégralement protégées avec la complicité de Ansoumane Doumbouya, qui lui fournissait les permis CITES. Balla Doumbouya est responsable de l’exportation illégale à travers le monde de plus d’une douzaine de lamantins en Asie, des chimpanzés, et de nombreuses autres primates protégés : oiseaux, reptiles, etc. Ce trafic international, qui a duré plus de 10 ans, aurait engrangé des centaines de milliers de dollars, compte tenu du prix de vente d’un seul Lamentin : 50,000 US dollars.

Un permis CITES présenté par Balla Doumbouya en 2013 au nom de sa compagnie avait été rejeté par les services du contrôle douanier de l’aéroport international Conakry Gbessia. Il était question de l’exportation de lamantins en Asie, une espèce intégralement protégée par la loi guinéenne et les conventions internationales. Une exportation illégale, donc.

Selon certaines sources, Balla Doumbouya ayant pris vent de l’arrestation de l’ancien directeur de la CITES et de Thierno Barry, avait décidé de quitter la capitale pour se cacher. Sept mois plus tard, Balla Doumbouya décide de rentrer à Conakry sans se douter de la recherche active dont il faisait l’objet. Il a été arrêté à son retour par les hommes d’Interpol avec l’appui de GALF.

Toujours est-il qu’en septembre 2015, la CITES avait confirmé officiellement sur son site web l’arrestation d’Ansoumane Doumbouya tout en félicitant les autorités guinéennes et les encourageant à poursuivre la lutte contre le commerce illégal d’espèce sauvages. Après celui de la drogue et des armes, le trafic faunique constitue aujourd’hui le 4ème crime organisé le plus important dans le monde.

Balla Doumbouya a été placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Conakry et le dossier se trouve dans les mains du juge d’instruction du TPI de Kaloum en attendant la suite de l’instruction et probablement la tenue de la première audience.

Affaire à suivre…


Tougué : Un homme mis aux arrêts pour trafic de 231 kg de viande de brousse !

photobozibéavoguiphotobozi2 Le 20 mars dernier, un homme a été mis aux arrêts à Horè Kollet dans la préfecture de Tougué par les officiers du corps des Conservateurs de la Nature, grâce à l’appui de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). Bozi Béavogui, présumé auteur de ce crime faunique a été pris en flagrant délit de détention, circulation, commercialisation et complicité d’abattage d’espèces protégées. Il était en possession de commercialisation de   10 sacs de viande de brousse boucanée. La justice de paix de Tougué a été saisie et le dossier est actuellement en phase d’instruction pour la suite de la procédure.

Suite à une dénonciation faite par le projet GALF au Juge de paix de la préfecture de Tougué relative à un trafic d’espèces animales protégées  dans cette circonscription, qu’une opération d’arrestation a été effectuée. Le mis en cause, Bozi Béavogui a été mis aux arrêts le 20 mars 2016 en détention de 10 sacs de viande de brousse faisant  un total de 231 kg. Cette importante quantité était composée d’espèces suivantes : les cynocéphales, les singes rouges et les phacochères. Selon des spécialistes de la faune, les deux premières espèces sont partiellement protégées par le code faunique. Lors de son audition, le présumé trafiquant a reconnu les faits qui  lui sont  reprochés et a dénoncé trois autres chasseurs, tous de Horè Kollet un village situé à 30 km de la préfecture de Tougué. Les enquêtes se poursuivent afin de leur mettre aux pour qu’ils soient entendus sur procès-verbal. Selon nos sources, M. Bozi Béavogui est spécialisé dans le financement en argent et en munitions aux chasseurs. Après abattage, il procède lui-même au boucanage et au  remplissage dans les sacs pour ravitailler les marchés de Conakry et de  Nzérékoré, précisent les mêmes sources. De telles pratiques sont prévues et punies par le code de protection sauvage et de la réglementation de la chasse. Il faut rappeler que la région du Fouta en Moyenne Guinée est de nos jours devenue le théâtre du trafic d’espèces animales protégées. Après l’affaire des 1855 kg de viande de brousse saisie et incinérée  dans les temps à Labé et tout récemment à Dalaba avec 106 kg de viande de brousse dont le procès avait fait grincer les dents des défenseurs de l’Environnement,  cette autre saisie vient encore relancer le débat sur l’enjeu de la criminalité faunique en Guinée. Pour le moment, le dossier est dans les mains de la justice de paix de Tougué pour des fins d’investigations judiciaires. Espérons que la décision qui tombera de ce procès ne soit pas similaire à celle rendue par la justice de paix de Dalaba sur l’affaire des 106 kg de viande de brousse.

 

Affaire à suivre….

 

 

                                                                                                                                                                  


Trafic de viande de brousse à Dalaba : Le procès qui fait grincer des dents au département de l’Environnement !

dalabaplusLa justice de paix de Dalaba a rendu en public le mardi  1er mars 2016 sa décision finale sur le cas des 106 kg de viande de brousse saisie des mains des trafiquants. Dédé Koivogui et sieurs, ont été condamné  à 6 mois de prison assortis  de sursis. Pour le Ministère de l’Environnement qui conçoit peu dissuasive une telle décision, a fini par interjeter l’appel auprès de la Justice de Paix de Dalaba par l’intermédiaire de l’agent judiciaire,  constitué partie civile.   

A rappeler que Dédé Koivogui et trois de ses complices ont été instantanément mis aux arrêts les 07, 08 et 10  février 2016 en flagrant délit de trafic et de commercialisation de 106 kg de viande de brousse. Cette importante quantité de viande de brousse était essentiellement composée des espèces animales intégralement protégées par la loi guinéenne. L’opération  a été pilotée par le corps des conservateurs de la Nature de la zone  grâce au soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique).

Après leur audition  dans les locaux de la direction des Eaux et Forêts de Dalaba suivie de la rédaction des procès-verbaux par les agents des Eaux et Forêts, les présumés trafiquants ont été déféré devant le juge d’instruction  qui, à son tour finira à les mettre sous mandat de dépôt. Ainsi, le 02 mars 2016, les présumés trafiquants ont comparu devant le président de l’audience de la justice de paix de Dalaba. Ils sont poursuivis pour abattage, circulation, commercialisation de viande d’espèces animales protégées. De telles pratiques sont prévues et punies par le code faunique guinéen en ses articles  163 et 164.  Dans la salle d’audience, la partie civile à travers son avocat a brillé par son absence qui, pourtant avait adressé une lettre de constitution aux autorités judiciaires de Dalaba. Selon la procédure, cette lettre de constitution mandatait l’avocat de se constituer partie civile pour défendre les intérêts de l’Etat pendant l’audience. Ce qui n’a pas été fait.

Dans leur argument, le juge de paix et le greffier en chef de Dalaba, soutiennent unanimement qu’ils auraient reçu la lettre de constitution de l’avocat tardivement. C’est-à-dire, après avoir tablé sur le dossier, a précisé un des juristes de GALF qui s’était en rendu sur les lieux.

Selon Mamadou Saidou Déba Barry, coordinateur du projet GALF, l’avocat avait bel et bien entretenu au téléphone le juge d’instruction de Dalaba pour l’informer qu’il y aura un avocat qui est constitué à cet effet.

Contrairement à cette procédure, les autorités judiciaires de Dalaba ont programmé la tenue de l’audience le mardi 02 mars 2016 sans informer ni le département de l’Environnement, ni l’avocat qui était constitué à cet effet.  Dans son verdict, le président de l’audience a condamné à 6 mois de prison assortis de sursis les 4 trafiquants impliqués dans le dossier. Selon le code faunique guinéen, la loi retient une amande maximale de 150.000Gnf et une peine maximale d’un an à tout contrevenant. Par contre, le verdict rendu ne tient pas compte de cette évidence, car le président de l’audience n’a fait que prononcer la peine sans prévoir ce que la loi dit. Pire, les dommages et intérêts prévus par la même loi n’ont pas été pris en compte par la décision. Concernant le produit saisi, la décision rendue ne fait aucunement cas si toute fois la viande doit être incinérée ou pas.

Sur quoi se fonde une telle décision ? Quelle est la destination de la viande de brousse saisie ? Quelle influence a pesée sur la décision ? Autant de questions qui restent sans réponse.

Pour l’instant, le département de l’Environnement et des Eaux et Forêts par la voix de l’agent judiciaire de l’Etat a interjeté l’appel.

Affaire à suivre…..

 

Fatou Kourouma

 

 


Dalaba : Trois personnes mises aux arrêts pour trafic de 106 kg de viande de brousse !

dalabaplusAprès quatorze ans d’activité de trafic de faune, trois personnes ont été mises aux arrêts le dimanche 07 février 2016 en flagrant délit de trafic, circulation et commercialisation de 106 kg de viande de brousse au plein cœur de Dalaba dans la région foutanienne. L’opération a été conduite par un haut responsable du Ministère de l’Environnement appuyée par les agents conservateurs de la ville de Dalaba avec le soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). Madame Dédé Koivogui et son complice Mamadou Yero Diallo sont les principaux auteurs de ce crime environnemental. Selon les articles 163 et 164 du code faunique, de telles pratiques sont punissable à la hauteur de l’infraction commise.  Leur ambition était déjà connue, commercialiser cette viande boucanée au montant de  1.150.000GNF.

Suite à une dénonciation faite par le projet GALF basé du côté de Conakry  au procureur de la République près du tribunal de première instance (TPI) de Kaloum, faisant état d’un trafic d’espèces animales protégées dans cette localité qu’une mission a été planifiée par le Ministère de l’Environnement et autres services connexes de la protection naturelle.  Elle visait à mettre en place une stratégie d’opération d’arrestation de ces deux individus cités dans ce dossier.

Ainsi, M. Diallo Mamadou Yero qui, par complicité avec Dédé Koivogui a été mis aux arrêts au centre-ville  de Dalaba alors qu’il était en train de transporter les deux sacs et demi de viande de brousse pour livrer les produits à son client. Aux dires d’un agent conservateur, il est mis en cause pour trafic, circulation, commercialisation et complicité d’abatage d’espèces animales intégralement protégées.

Lors de son audition dans les locaux des Eaux et Forêts de Dalaba,  le présumé trafiquant a dénoncé devant le pool des conservateurs la nommée Dédé Koivogui qui,  selon lui, serait la propriétaire du colis. Et que, cette dernière serait du côté de Kakory, située à 35 km de la ville de Dalaba.

Informés, les agents des eaux et Forêts de la localité avec l’appui de GALF se sont rendus  sur les lieux afin de mettre main sur elle.Selon les témoins recueillis sur place, cette dame  habite cette localité durant des décennies et a fait du trafic animal sa principale activité. Pour tromper l’apparence des conservateurs de la nature, elle se fait passer pour une gérante de bar de vente d’alcool et autres articles divers qui hantent de nos jours la jeunesse, a laissé entendre un des habitants de la localité.Dans un commentaire d’un agent conservateur, la présumé trafiquante est très prudente et très confiante dans sa manœuvre. Car, développe-t-il, elle ne se déplace jamais, mais ce sont les gens qui font la transaction à sa place au risque de ne pas se faire appréhender.

A en croire aux indiscrétions, Madame Dédé Koivogui a élargi son réseau vers la sous-région ouest-africaine, en l’occurrence la Sierra Léone. Car, une fois que sa marchandise est prête pour être distribuée à ses clients,   elle fait appel à ce vaste réseau qui va enfin ravitailler les marchés de Conakry, Nzérékoré, Macenta et la Sierra Léone, argumente un environnementaliste de la place.

Pendant son audition, Dame Dédé Koivogui a pointé du doigt un des chasseurs du nom de Thierno Ibrahima Sow, habitant dans une des bourgades de la localité. Selon elle, celui-ci travaillerait avec elle dans le cadre de ses activités.

Si tôt, une troisième opération fut mise sur pied par le corps des conservateurs de la nature en vue de l’écouter.  Ainsi, trois trafiquants ont été simultanément mis aux arrêts les 24 heures qui ont suivies l’arrestation de Mamadou Yero Diallo de par qui la chaine a été ouverte.  Devant le juge de paix de Dalaba, les mis en cause ont dénoncé deux autres chasseurs qui seraient impliqué dans ce dossier. Il s’agit notamment de Djouldé Sow et Barry Séry, tous des villages environnants.

Le Juge de paix a fini donc par délivrer un mandat d’amener contre les deux personnes afin qu’elles comparaissent toutes.

Quant aux trois présumés trafiquants, ils ont été mis sous mandat de dépôt à la maison centrale de prison de Dalaba pour des fins d’instruction.

Fait marquant qui a presque attiré l’attention de tous, est celui de l’attitude de la dame Dédé Koivogui. Se disant être apparentée à un haut officier de l’armée guinéenne, elle donne dans ses explications, l’impression de n’être pas soucieuse du problème. Ce qui signifierait qu’elle a derrière elle, une main forte qui parviendra à remettre en cause toutes les charges faites à son encontre et la permettre de recouvrer librement la liberté comme cela est le quotidien  en  Guinée.  Puisque, dans un rapport publié par Transparency International, l’indice de perception de la corruption pour 2015 de la Guinée est placé à   139ème sur 167, soit le 28ème pays le plus corrompu au monde. Dame Dédé aurait –elle raison de n’accorder aucun crédit à cette affaire ?

Se prononçant sur le dossier, Col. Mamadou Bhoye Sow, point focal de la criminalité faunique dira : « Nous avons finis de dresser les procès-verbaux dès leur première audition et nous avons conduit les dossiers vers la justice. La femme dans notre enquête proactive,  s’est résignée de nous dire amples informations sur son travail. Attendons la décision de la justice pour développer tout commentaire ». Nous sommes restés sur notre faim au niveau des trois présumés trafiquants pour avoir leurs versions des faits. Les deux sacs et demi de viande de brousse soit 106 kg ont été conduits devant les autorités judiciaires pour la suite de la procédure.

 

Affaire à suivre….

 

Fatou Kourouma


Trafic de chimpanzés à Boké : Le procès sur l’affaire Alseny Camara et Youssouf Camara renvoyé pour le 23 février 2016 !

photoyoussouftpibokéLe tribunal de première instance (TPI) de Boké a initialement tenu son audience le mardi 26 janvier 2016 sur l’affaire Alseny Camara  et Youssouf Camara, poursuivis pour trafic d’espèces animales intégralement protégés par la loi. Après le suivi minutieux des différents interrogatoires des accusés et dans le souci de la manifestation de la vérité, le président de l’audience a finalement renvoyé le procès pour le 23 février 2016.

Poursuivis pour capture, détention et commercialisation d’un bébé chimpanzé, Alseny Camara et Youssouf Camara avaient été mis aux arrêts par les services de la police régionale, l’Interpol de Conakry avec le soutien de GALF le 25 novembre 2015 au centre-ville de Boké. Les deux présumés trafiquants étaient en flagrant délit de détention illégale, capture et commercialisation d’un bébé chimpanzé qu’ils tentaient de vendre à 5.000.000 GNF. Une espèce intégralement protégée. Lors de la rédaction  du procès-verbal, Alseny Camara a dénoncé un certain Elhadj Diassy(en cavale). Ce dernier, selon lui, serait responsable de la capture du bébé chimpanzé en brousse. Suite à cette dénonciation,  un mandat d’amener a été délivré par le juge d’instruction du TPI de Boké pour entendre le prévenu. Lors  des enquêtes policières pour dénicher le réseau, un troisième complice du nom de Mounir Conté alias Môkélenkô a été mis aux arrêts et entendu sur procès-verbal au commissariat central de Boké. Il sera plus tard déféré devant le parquet du TPI pour la suite de la procédure.

Ainsi, quatre accusés devraient se présenter devant le tribunal ce mardi 26 janvier 2016 pour donner leur version des faits sur ce dossier. Il s’agit notamment d’Alseny Camara, Youssouf Camara, Mounir Conté et Elhadj Diassy. Parmi les quatre, seuls Mounir Conté et Youssouf Camara ont pu comparaitre. Les  deux autres à savoir Alseny Camara dont son état de santé ne le permettait d’être au rendez-vous et Elhadj Diassy, toujours en fuite.

Plaidant non coupable  devant le tribunal, Mounir Conté se dit ne pas reconnaitre son implication dans ce trafic faunique. Le sieur Youssouf Camara, développe-t-il, aurait arraché le téléphone dans ses mains pour récupérer le contact téléphonique  d’une personne qui,  selon eux, serait venu les demander un chimpanzé en vente.

Prenant la parole, Youssouf Camara  qui a reconnu les faits pour lesquels, il est poursuivi a rejeté à bloc les accusations de Mounir Conté  faites à son encontre. ‘’ C’est Mounir Conté qui m’a remis le numéro de téléphone du client et voilà que j’ai à faire à la loi’’, se défend-t-il.   Tout au long de leur interrogatoire, chacun des accusés tente de noyer l’autre ou de facto, rejeter la responsabilité sur Alseny Camara, absent dans la salle d’audience pour des raisons sanitaires

Constituant  partie civile, le ministère de l’Environnement par l’entremise de l’agent judiciaire de l’Etat a tout d’abord débuté son intervention par une critique acerbe du fait que Youssouf Camara ait bénéficié d’une liberté provisoire sans aucun acte judiciaire. Car, demande -t-il à Youssouf Camara, de quel pouvoir t’es-tu autorisé pour venir s’habiller librement dans les locaux du tribunal en tenue pénitentiaire pour se présenter devant la barre ?

Aussi, il a continué à enfoncer le clou par un procédé interrogatoire afin d’amener les deux accusés à reconnaitre l’infraction commise. Car, argumente-t-il, ‘’ Si on ne s’y connait pas dans un quelconque domaine, on ne peut se porter candidat pour accomplir une mission donnée. La personne est venue demander à tout le monde dans un lieu public en l’occurrence un bar café qu’elle veut un chimpanzé. Sachant tous que la mission est impossible, personne ne s’est manifesté sauf vous deux.’’ ‘’ De tout compte fait, la cour appréciera et j’espère qu’elle fera appliquer à la lettre la loi’’ a-t-il conclut son intervention.

Au regard des versions contradictoires des deux accusés, le Ministère Public a sollicité auprès du président de l’audience un renvoi du procès pour une  date ultérieure. Ce qui permettra, renchérit-il, l’amélioration de l’état de santé d’Alseny Camara et l’arrestation éventuelle d’Elhadj Diassy afin que tous comparaissent devant le tribunal.

Se prononçant sur le dossier, le président de l’audience a entériné le souhait exprimé par le Ministère Public en renvoyant le procès pour le 23 février 2016. Ce qui permettra de confronter  tous ceux qui sont impliqués dans le dossier afin que le droit soit prononcé au strict respect des textes, a-t-il conclut son commentaire.

Sauf que ce beau discours du président de l’audience ait été mis à nue par le comportement de  Youssouf Camara, un des détenus. Car celui-ci, pendant que les autres détenus avaient été escortés au tribunal par les gardes pénitentiaires, notre bouillant Youssouf Camara est rentré dans la salle d’audience joliment habillé en tenue civile. Pire, c’est à côté juste du bureau du substitut du procureur qu’il ira s’habiller librement en tenue pénitentiaire pour se présenter devant la barre.  L’on se demande de quel droit s’autorise-t-il, pour agir ainsi ?

Fatou Kourouma

 


Trafic de chimpanzés à Boké : Une audience minimisée par le Tribunal de Première Instance !

phototpibokéLe tribunal de première instance (TPI) de Boké a rendu en public mardi 15 décembre 2015, sa décision concernant l’affaire Moriba Gbélémou, arrêté quelques jours plutôt pour capture, détention et commercialisation d’un bébé chimpanzé, une espèce intégralement protégée. Minimisant l’importance de son infraction, Moriba Gbélémou est condamné à 3 mois de prison ferme.  

Poursuivi pour capture, détention et commercialisation d’un bébé chimpanzé, Moriba Gbélémou a été mis aux arrêts  dans la soirée du  27 novembre 2015 à Tinguilinta, située à 55 km de Boké  par une équipe de la police conduite par le substitut du procureur de la République près du TPI de Boké avec le soutien du GALF.

Plaidant coupable devant le président du tribunal M. Moriba explique sa condition humaine défavorable qui l’aurait conduit à commettre l’infraction. Car, poursuit-il, ‘’ je devrais vendre le bébé chimpanzé à 16.000.000 GNF pour subvenir aux besoins de ma famille, sachant que l’acte était illicite’’.  Ainsi, se torde-t-il les doigts, ‘’la pauvreté est  la raison de ma mésaventure’’.

Pour le Ministère de l’Environnement constitué partie civile,  passant en revue des préoccupations récentes des chefs d’Etat du globe lors de la COP21 qui statuait sur ‘’ la croissance verte et la problématique climatique’’  a demandé  à ce que le droit soit dit dans toute sa splendeur. Car, précise-t-il, le sieur Moriba était tout simplement attiré par l’appât du gain, les 16.000.000 GNF qu’il devrait recevoir en mettant en danger la vie du bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée par la loi. Ainsi, a-t-il ajouté, fait aggravant, le sieur Moriba a dans le passé travaillé dans la protection des chimpanzés.  Il aurait en effet participé à plusieurs reprises à des campagnes de sensibilisation et d’information initiées par WCF, une organisation non gouvernementale en tant que ‘’guide’’, ce qui ne l’a pas empêché de s’impliquer dans le trafic de chimpanzés et d’en être même un acteur important dans la région de Boké. Le sieur Moriba se réclame ancien chasseur alors qu’il continue à pérenniser le braconnage dans cette région à travers un vaste réseau.

Emboitant le pas de la partie civile,  le Ministère Public énumérant  les recommandations liées à la problématique de l’environnement, a interpellé toutes les populations de Kakandé à s’impliquer d’avantage dans la préservation de la faune et de la flore pour maintenir un écosystème durable. C’est pourquoi dans son intervention, il a demandé au président de l’audience de retenir Moriba Gbélémou dans les liens de la répression pour capture, détention et commercialisation d’une espèce intégralement protégée.

Contre toute attente, le verdict annoncé par le tribunal de Boké ce mardi 15 décembre 2015 sur l’affaire Moriba Gbélémou est loin de satisfaire le législateur vu la gravité de l’infraction. Pour la répression, Moriba Gbélémou est condamné à une peine minimale de 3 mois de prison ferme suivie d’une amende 90.000GNF. Au titre du dommage causé à l’Etat Guinée, il est sommé de payer un montant de 500.000GNF comme dommages et intérêt au Ministère de l’Environnement.  Cette décision est encore plus incompréhensible car elle est à l’opposé de ce que le substitut du Procureur, représentant le Ministère Public, avait requis à la précédente audience : 1 an de prison ferme, c’est-à-dire la peine maximale.

Dans la région de Boké, il semble y avoir des ressortissants étrangers impliqués dans ce trafic alors de telles décisions de justice ne sont pas de nature à dissuader tous types de trafiquants.

Selon un juriste et analyste des questions liées au trafic de faune, toutes les dispositions prévues par le code faunique guinéen  et les intentions majeures du trafiquant  aurait dû être prise en compte pour prononcer une sentence maximale sur un tel délit flagrant et créer un facteur de dissuasion. Car poursuit-il, la Guinée a été suspendue en mars 2013 de la Convention CITES (Convention internationale des Nations Unies sur le commerce des espèces animales de la faune et de la flore sauvage menacée d’extinction) compte tenu du trafic massif de chimpanzés qui se faisait avec la complicité de certaines autorités qui délivraient frauduleusement des permis mais aussi de la minimisation des peines liées à ces infractions.

Ainsi, conclu-il, dans un rapport d’Interpol,  de 2007 à 2012, le pays a exporté  plus de 130 chimpanzés, 10 gorilles en Chine et des bonobos, des espèces intégralement protégées par la loi et par la CITES. Le prix d’un chimpanzé sur le marché international a-t-il poursuivi, se négocie environ 20.000 euros et un gorille 40.000 euros. Ce trafic de grands singes en Guinée, uniques dans le monde, a donc représenté  plus de 3 millions de dollars.

Le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé  au niveau national et international qui implique des réseaux organisés et professionnels et qui est lié aux autres types de crime organisé tels la drogue et les armes.  Il ne s’agit pas de simple braconnage mais d’un phénomène complexe qu’on ne peut combattre qu’en appliquant la loi  dans toute sa rigeur. Dans certaines régions, il s’agit aussi d’une question de paix et de sécurité car des groupes terroristes utilisent le trafic d’ivoire pour financer leurs actions et déstabiliser l’Afrique.

Malgré le durcissement du ton des autorités accompagnées par les institutions et ONG spécialisées dans la lutte contre le trafic, un toilettage au niveau des instances judiciaires de l’Etat reste et demeure une préoccupation des nouvelles autorités afin de redorer le blason de la Guinée aux yeux du monde.

 

Fatou Kourouma


Trafic de chimpanzés : un autre coup de filet des autorités de Boké !

photomoribadélamoLe parquet près du tribunal de première instance (TPI) de Boké et les agents du commissariat central de la police ont procédé le vendredi 27 novembre 2015 à l’arrestation d’un  trafiquant d’espèces animales intégralement protégées. Moriba Délamou, présumé auteur de ce crime faunique a été mis aux arrêts à Tinguilinta, à 55 km de la région de Kakandé. Il a été pris en flagrant délit de détention et de commercialisation d’un bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée.

C’est après une dénonciation du projet Galf (Guinée application de la loi faunique) basé du côté de Conakry au procureur de la République près du tribunal de première instance faisant état d’un trafic illicite d’espèces animales protégées dans la localité qu’une autre opération d’arrestation d’un trafiquant de chimpanzés a eu lieu. Elle a été conduite par le procureur accompagné par les hommes du commissariat central de la police de Boké.

Moriba Délamou est tombé dans le filet de la police le vendredi 27 novembre 2015 à Tinguilinta, à 55 km de la région de Boké. Il était en flagrant délit de capture, de détention et de circulation d’un bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée par la loi guinéenne. Il a été conduit dans les locaux du commissariat central de la police de Boké pour être entendu.

L’on se rappelle encore la toute première opération d’Interpol de Conakry et des cadres du ministère de l’Environnement en collaboration avec des agents de la police centrale de Boké en date du 25 novembre 2015 au plein cœur de la ville. Alseny Camara et son complice Youssouf Camara ont été appréhendés en flagrant délit de détention et de commercialisation d’un bébé chimpanzé.

Malgré l’engagement du gouvernement guinéen dans la lutte contre le braconnage, capture et toute autre forme de la criminalité faunique, la région de Boké semble être devenue ces derniers temps le nid des trafiquants et leurs complices.

Cette affaire suscite une attention particulière de la communauté internationale qui apporte tout son soutien au gouvernement surtout le ministère de l’Environnement et celui de la Justice à travers des projets de formation et de sensibilisation. Quant au substitut du procureur de Boké, il promet d’enrayer le phénomène de la criminalité faunique dans sa circonscription.

Même son de cloche au niveau du Col. Mamadou Bhoye Sow, point focal de la criminalité faunique au ministère de l’Environnement : « Je suis chargé d’arrêter et de faire arrêter toute personne impliquée dans la commercialisation et la détention d’une espèce intégralement protégée au niveau de la Guinée et de sous-produits de ces espèces. Notamment la peau de panthère, de lion et de chimpanzé. »

Il faut souligner que le Comité permanent de la Convention sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES) a adressé un avertissement à la Guinée pour que cet Etat agisse de manière à réduire le commerce illicite des espèces sauvages.

Le sieur Moriba Délamou quant à lui, n’est pas un ignorant de l’interdiction de toute capture, de braconnage, de détention et circulation, voire même de commercialisation des espèces animales protégées dans la région de Tinguilinta. Selon les enquêtes préliminaires Moriba a participé activement en tant guide pour la sensibilisation avec WCF (Wild Chimpanzé Fondation). Le bébé chimpanzé a été reconduit au centre de conservation des chimpanzés de Faranah pour sa réinsertion et le présumé braconnier a été mis sous mandat de dépôt à la prison civile de pont de fer de Boké. Son audience est prévue pour demain mardi 1er décembre 2015.

Il faudrait que de telles décisions répressives se multiplient pour non seulement freiner la chaîne des réseaux de trafiquants sur toute l’étendue du territoire guinéen, mais aussi permettre au pays de retrouver une réelle image auprès des conventions internationales auprès desquelles la Guinée est signataire.


Criminalité faunique: Deux trafiquants guinéens de chimpanzés mis aux arrêts à Boké !

photochimpanzébokéC’est lors d’une opération conjointe du ministère de l’Environnement, de l’Interpol de Conakry et des agents de sécurité du commissariat central de Boké par appui technique de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) que deux trafiquants d’espèces animales protégées ont été arrêtés en pleine ville de la région de Kakandé le 24 novembre 2015.  Les deux  présumés trafiquants étaient en flagrant délit de détention et de commercialisation d’un bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée.

Selon un des activistes de la lutte contre la criminalité faunique, c’est suite à une dénonciation faite au Procureur de la République faisant état d’un trafic illicite d’espèces animales protégées dans la région de Boké  par le projet GALF, basé du côté  de Conakry, qu’une infiltration a été faite pour démasquer le réseau. Ainsi, poursuit-il, après avoir infiltré le réseau, le Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts a mis en place  une stratégie d’arrestation de ces deux  présumés trafiquants, mis en cause de capture et de commercialisation d’un bébé chimpanzé, espèce animale intégralement protégée. Après l’arrestation, précise-t-il,  Youssouf Camara et Alseny  Camara,  ont été conduits au commissariat central de Boké pour être entendu sur procès-verbal.

A l’image des autres  régions de la République de  Guinée, la région de Boké n’a pas été à la marge des campagnes et des sensibilisations de la population sur la protection de la faune et de la flore, initiées par des organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres Institutions spécialisées dans la protection de l’environnement.

Mamadou Saidou Déba Barry, coordinateur du projet GALF, explique : « Avant, le projet AGIR de l’Union Européenne avait  mené des campagnes de sensibilisation  sur la problématique de la préservation de la vie des chimpanzés et les autres animaux intégralement et partiellement protégés ». Ainsi, poursuit-il,  de 2007 à 2011,  l’Institut Jane Godall s’était aussi intervenu dans ce sens en utilisant tous les canaux de communication pour discuter avec toutes les couches sociales sur l’enjeu majeur lié à la protection de la faune et de la flore sauvage.

Malheureusement, déplore-t-il, certains individus continuent à s’aventurer dans ce trafic animal comme si les efforts consentis sont nuls et non avenir.

Prenant la parole, M.  Mamadou Conté, chef section Environnement et des Eaux et Forêts de Boké se dit de poursuivre ses investigations sur le dossier pour pouvoir démasquer le réseau. Et de poursuivre que, pendant au moins quatre ans, une ONG avait mené  ses actions de sensibilisations en utilisant les panneaux comme moyens de communication à tous les niveaux. Donc, conclut-il, la section Environnement et des Eaux et Forêts de la région de Boké est à pied d’œuvre pour continuer l’investigation et situer éventuellement la responsabilité de cet acte illicite.

Tout de même, il n’a pas manqué de soulever d’énormes difficultés logistiques liées à leur travail en ce concerne les patrouilles et des couvertures des zones : « Nous avons d’énormes problèmes liés aux moyens de déplacement pour la couverture des zones réservées. Pour nos déplacements entant que conservateurs de la nature, certains parmi nos éléments sont obligés de marcher à pied ou d’utiliser nos maigres moyens. Ces problèmes nous rendent la tâche très difficile. Nous sollicitons un appui de l’Etat pour résoudre ce problème.  ».

Quant au Col. Mamadou Bhoye Sow, point  focal de la lutte contre la  criminalité faunique auprès du Ministère de l’Environnement, la lutte engagée par le Gouvernement Guinéen contre la criminalité faunique  est une préoccupation majeure. Car, ajoute-t-il, la Guinée entant que membre de la Convention de la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction) est suspendue depuis 2013 et présentée comme le leader mondial de l’exportation des espèces animales intégralement et partiellement protégées. Selon lui, la machine de la répression de tout trafiquant faunique est mise en place afin de redorer le blason du pays aux yeux des institutions comme la CITES.

S’adressant aux expatriés basés du côté de Boké, Colonel Sow déclare : « Je mets en garde tout le monde y compris les expatriés qui sont là et qui font la commercialisation des animaux intégralement protégés. C’est le moment pour eux de mettre un terme au trafic animal dans cette région.  Nous sommes au courant et continuons avec les enquêtes pour mettre la main sur n’importe qui que ce soit et le soumettre à la rigueur de la loi. »

Les deux présumés trafiquants ont été déférés devant le parquet du Tribunal de Première Instance (TPI) de Boké  et mis sous mandat de dépôt à la prison centrale le mercredi 25 novembre 2015 pour le reste de la procédure judiciaire. Les enquêtes préliminaires ont conduit à l’arrestation d’une troisième personne qui, dit-on, serait impliquée dans ce trafic animal et aurait été placé devant les autorités de la police judiciaire pour être entendu sur procès-verbal pour la manifestation de la vérité.

Le bébé chimpanzé  âgé d’un an et demi  a été reconduit au centre de conservation des chimpanzés(CCC) dans le Parc du Haut Niger  de Faranah pour  une rééducation et réintégration de son milieu habituel. L’audience des présumés trafiquants est prévue pour le mardi 02 décembre 2015 au tribunal de première instance (TPI) de Boké pour que le droit soit prononcé dans toute sa rigueur en vue de  mettre un terme à la criminalité faunique en Guinée.

A rappeler que la Guinée est devenue en ces derniers temps, la plaque tournante de la criminalité faunique de l’Afrique. Selon un rapport de l’Interpol, de 2009 à 2012, plus de 130 chimpanzés, 10 gorilles et des bonobos ont été exportés de la Guinée vers l’Asie via les réseaux organisés.

Ainsi, de telle décision répressive prise par les autorités guinéennes, permettra de dissuader les autres trafiquants d’espèces animales intégralement et partiellement protégées en vue  de garantir un développement durable pour les générations futures.